26 mars 2010

Solidarités Comparées

Hier le mot d'ordre était "SOLIDARITE".
Partout. A toutes les sauces.

En Europe, où elle a été obtenue dans la douleur et la petitesse pour la sauvegarde de la Grèce (vous savez ? ce pays de pauvres fainéants qui profitent des largesses de la Grande Europe pour se la péter et vivre au dessus de ses moyens...).
Solidaires, mais en traînant des pieds, en rechignant, en arguant que les mauvais élèves profitent des largesses des bons (bons ?... l'Allemagne, la France et l'Angleterre ?... ça se saurait, non ?...).
Et surtout en faisant appel au gendarme contrôleur général de la Finance, qu'est le FMI.
Des fois qu'on accuse l'Europe d'aller à contre courant du marché libre et concurrentiel...
Quand on se souvient que les mêmes états ont spontanément volé au secours de banques qui avaient foutu le feu à la planète sans demandé l'accord ni à Strauss Kahn ni au Pape, on se demande....

Aux USA, où la Solidarité a été arrachée par Obama à des élus Démocrates sous influence des lobbyistes des grands groupes d'assurance santé.
Respect.
Ca peut paraître dingue de ce côté-ci de l'Atlantique, mais la solidarité c'est loin d'être simple pour les américains. Pour eux c'est normal que les riches ne paient pas d'impôts (sinon ils vont partir et faire perdre cet immense talent de faiseur d'argent au pays) et normal que les pauvres crèvent à côté (si on leur donne de l'aide, ça va leur donner de mauvaises habitudes et les laisser croupir dans leur misère quasi-génétique... après tout c'est de leur faute s'ils ne réussissent pas !).
C'est pour ça que cette solidarité mérite le respect. Parce qu'elle va à l'encontre d'un réflexe pavlovien de "moins d'état", "plus de liberté d'entreprendre".
Rien que pour ça je vous conseille de lire ce qu'a écrit Howard Zinn, historien américain exemplaire décédé en début d'année, dans "Nous le Peuple Américain..."

Même dans la bouche de Villepin, il y avait Solidarité.
Avec qui, quoi, comment ? C'est une autre histoire.

Et même en France, ce beau royaume fleuri et ensoleillé il y avait de la solidarité.
Avec GDF-Suez, ce fleuron du privé.
Si si.
9.5% d'augmentation des tarifs pour les clients.
Pour pas que les actionnaires se suicident à la mode des salariés de France Télécom.

Y a-t-il besoin d'en rajouter à cette comparaison pitoyable ?

23 mars 2010

Sourds ? Aveugles ? Ou juste bouchés ?

C'est bô comme un camion de pompier tout neuf.
Si si.
Tous ces messieurs dames qui se bousculent pour expliquer que les élections régionales c'était bien et que ça va changer.

Sauf que c'est les mêmes sur les plateaux de télé, non ?
Avec peu de nouveauté dans les débats bien proprets et bien prévisibles.

Et que questions changement, rien ne va changer.
On va mieux nous expliquer les réformes.
Pas trop quand même, parce qu'on est n'est que des crétins qui y comprennent queudalle.

Et surtout pas que ces réformes sont poussées par les sempiternels dogmes iconoclastes qui ont créé la dernière Crise (celle intergalactique dont sont sorties en pleine forme les banques qui en étaient en partie responsables, mais moins les chômeurs qui ont juste eu le mauvais goût d'y perdre leur emploi) : moins d'état, moins d'impôts, plus de liberté pour les riches, moins pour ceux qu'ont pas les moyens, du libre échange pour que le Nord se sucre sur le Sud, et surtout pas une plus juste répartition des richesses...

Donc, en dépit des gesticulations incantatoires et des mini-remaniements, on prend les mêmes et on continue.
Comme si de rien n'était.
Comme si on allait droit dans le Mur du Con.
Celui qui va se dresser naturellement entre deux mondes, deux sociétés à peine en contact l'une avec l'autre.

Les Riches d'un côté.
Et le Reste du Monde de l'autre (soit 80% ou plus de la population pour survivre avec 20% des richesses que lui laisse généreusement la population du dessus)

Parce que tous ces politicards qui s'agitent de concert pour les messes démocratiques que sont les élections souffrent d'une terrible maladie.
Pas la surdité.
Pas l'aveuglement.
Le Nombrilisme.

Quand tu es concentré sur ton nombril, son futur et les moyens pour qu'il aille bien, voire mieux, tu t'en fous complètement du reste du monde.

Pourquoi ça me donne encore la gerbe (en dépit de ce plaisir à contempler notre Super Prèz digérer une branlée) ?