Pilotage à vue

Après avoir légiféré à répétition sur le Travail du Dimanche, notre Gouvernement Epique s'y met ardemment.

Si si.

Même que c'est pour des raisons essentielles, voire fondamentales en ces temps de Guerre Crise : 

identifier les thèmes d'investissement qui seront ensuite financés par le désormais célèbre Emprunt d'Etat de Guerre Crise (décidément je m'y fais pas, hein ?).

C'est chouette comme idée pour alimenter le Buzz du Super Prèz, mais ça frise tout de même l'incompétence chronique (voire le foutage de gueule). Car comment croire que ces gens si dévoués et si compétents n'ont pas encore vu où la France avait besoin de soins, d'aide et d'amélioration durables depuis le temps qu'ils sont au pouvoir ?

Rappelons nous le passé décomposé proche : sous Raffarin, il y avait déjà aux commandes du pays les Bachelot, Borlo, Coppé Darcos, Hortefeux, MAM, Fillion et... Sarkozy....

Depuis 2002 (ne comptons pas le premier Septennat après 1995, ni la cohabitation d'avant...). Soit 7 ans sans savoir qui ou quoi a besoin d'investissements ?!!

7 ans d'incompétence alors ?

A moins que ce ne soit 7 ans de solitude, de réflexion, de farniente totale dans une bulle confortable hors de la réalité du terrain ?

7 ans à prôner la même chose en se plaignant que les gens ne comprennent rien.

D'ailleurs l'opposition affichée entre Investissement et Fonctionnement est aussi savoureuse et caractéristique d'un Dogme.

Les routes (que l'Etat a allègrement dégagé vers les collectivités territoriales soit dit en passant), les salaires des profs, c'est du Fonctionnement. Du tout-venant qui sent la sueur et ne garantit pas l'avenir du pays.

On se demande bien se qui est de l'investissement alors...

Les industries ? Vous voulez dire celles du CAC spécialistes dans le lobbying et qui délocalisent à gogo vers les pays à bas coût (social et salarial) pour avoir un Retour Sur Investissement à très court terme ?

Tiens, justement le "Retour Sur Investissement" c'est une valeur mise en avant par nos travailleurs amnésiques de ce dimanche. Etonnant, non ?

A qui profite l'Emprunt ?

Alléluia !!

Sa Grandeur grandissime a parlé.

Loué soit-il et bénis soient la meute de bénis-oui-oui qui l'ont acclamé au palais du Roi Soleil.

Bien.

Maintenant que le Buzz est lancé, intéressons-nous au contenu du Message Royal.

L'Emprunt (puisqu'après tout il n'y avait pas grand' chose d'ébouriffant dans ces 45 minutes à 400 000 Euros...).

Plutôt que d'augmenter les impôts (c'est d'un ringard rétrograde trotskiste...), on va donc demander au bon peuple de mettre la main à la poche pour investir dans un Etat qui désinvestit depuis des années.

De quoi le motiver (le bon peuple), lui donner l'impression de participer au sauvetage de la Nation en Danger (roulements de tambours, frémissement de peau et chair de poule...).

Les râleurs vont encore se plaindre qu'il a pas une tune le bon peuple, Crise oblige.

En même temps le commun des mortels comprendra aisément que quand on n'a pas assez pour finir le mois, il y a peu de chance qu'on trouve quelques milliers d'Euros à mettre dans un emprunt d'état.

Là n'est pas la question : la question c'est "A qui rapportera cet Emprunt" ?

Ben comme tous les emprunts : au prêteur !!

Et là ça va être du bonheur pour les potes à Nico : ceux qui sont pas trop touchés par la Crise (ah si : ils ont ramassé grave avec la chute du CAC et les blagues de Madhof... les pôôôvres...), vont pouvoir se gaver à mort... sur le dos des contribuables des années à venir.

Trop fort, Nico : après le Bouclier fiscal, un nouveau cadeau pour tes amis et financé par  les cons  qui n'ont ni niche fiscale, ni compte offshore dans un paradis fiscal ! Merci qui ?...

Et si y en a qui se demandent encore pourquoi Nico veut absolument pas augmenter les impôts,la réponse est simple : pour pas passer pour un con.

Qu'il se rassure : c'est pas nous qui risquons de le juger : l'Histoire s'en chargera à l'aise (si y a encore des historiens dans le monde de l'Après-Crise qu'il nous prépare...)

On n'arrête pas le progrès

Dans la Série "Soyons fou et lâchons-nous", notre Gouvernement n'est pas en manque de créativité :

Après la simplification drastique du Code du travail l'année dernière (qui, soyons raisonnable était largement dépassé et beaucoup trop protecteur du travailleur... ce qui est savoureux dans la période actuelle où notre Super Prèz se permet de donner des leçons au monde entier sur la législation du travail...), les Hortefeux, Lefebvre et assimilés ne savent plus quoi inventer :

• Travaillez quand vous êtes malades, tas de cons (d'ailleurs comme l'a si bien rappelé l'INSEE, un max se congés maladies sont abusivement accordés à une armée de branleurs)
  
• Travaillez plus longtemps si vous voulez avoir votre retraite (ou plutôt si vous voulez que la génération d'avant vous touche vos cotisations... ou plutôt touche moins que ce qu'elle avait cotisé elle...)
  

Le summum en la matière étant à l'actif de British Aiways (comme quoi l'Etat est un amateur en comparaison de Privé en matière de progrès social) : le bénévolat au service de l'entreprise (ou plutôt le congés sans solde pendant 1 à 4 semaines) !!

Elle est pas belle la vie chez les libéraux ?!

Remarquez : ils auraient tort de se priver de ce genre d'essais (comme on dit : "qui ne tente rien n'a rien") : personne ne leur rentre dans le lard à ces gens-là. Personne ne leur dit clairement "bien tenté patron, mais pas question !".

C'est à cause du Consensus, de la Compréhension qu'on se doit tous d'avoir envers les difficiles conditions que traverse le monde de l'entreprise et du travail en général...

Mon cul, oui !!

Ce monde là du profit sans humanité correspond à une régression drastique : c'est même plus le XIXe siècle, là : carrément un retour au Moyen Age.

Le Seigneur dit et les serfs bossent en courbant l'échine pour lui rendre grâce de sa mansuétude.

Le rêve de notre gouvernement à la botte su CAC40 ? Avoir un peuple servile, sous-éduqué (ça tombe bien : Darcos & Co s'occupent activement de la destruction de l'Education ou de ce qu'il en restait), prêt à prendre n'importe quel emploi non qualifié et pas forcément rémunéré.

De toute façon, si y en a qui mouftent, les Forces de l'Ordre se feront un devoir de réprimer ça dans la délicatesse et tendresse habituelles.

La Méthode du Retrait

Tout le monde a beaucoup causé sur les élections européennes de dimanche dernier.

L'UMP pour se la péter et se la raconter, comme quoi les électeurs leur ont offert une superbe victoire ("rendez-vous compte : la première fois que le parti du président s'offre 28% à ce type d'élection !..."), qu'ils faut les écouter et oser prendre les mesures demandées.... 

Ne leur refusons pas ce petit plaisir de contenter 4 millions d'électeurs plutôt que 2 millions d'ultra-gauchistes accrochés à leurs privilèges qui battent le pavé et se mettent en grève.

Le PS pour ne surtout pas faire de vagues, d'éclaboussures... pour éviter qu'on se rende compte que ce parti est mort (enfin l'idéal "socialiste"), qu'il ne fédère plus que ses dirigeants pour un seul but : se maintenir au dessus du niveau de la mer et conserver leurs pouvoirs et avantages...

Les Verts pour se la jouer content mais sans plus (après tout ils ont fait un super score pour la première fois de leur histoire). 

Mais ceux qu'on n'a pas entendu, c'est ceux qui ont gagné.

Les 60% qui ont clairement dit que cette élection les faisait royalement chier, qu'elle ne les intéressait pas, on ne sait pas trop pour quelle raison.

Les 28% du Parti du Président ne correspondent en rien à une vague montante mais bel et bien à une vague descendante : en allant à la pêche dimanche, les abstentionnistes ont augmenté artificiellement ce pourcentage.

C'est la méthode du Retrait.

La vrai question c'est pourquoi les gens se sont pas dérangés ? 

Parce qu'ils s'en foutent de l'Europe ?

Parce qu'ils en ont marre qu'on les prenne pour des cons ?

Parce que personne ne les a fait rêver, ne leur a parlé d'un éventuel idéal européen auquel ils adhéreraient ?

Parce que la dernière fois qu'ils ont massivement voté contre cette Europe-là, ça n'a eu absolument aucune conséquence (ni en mal : rappelez-vous le "si le Non l'emporte ça sera l'Apocalypse, ni en bien : rien n'a changé puisque la France a honteusement ratifié le Traité de Lisbonne le 8 février 2008).

Parce qu'ils ne se reconnaissent absolument pas dans les hommes et femmes politiques qui se présentaient.

En fait le grand perdant de ce reflux électoral massif c'est la Démocratie. Personne ne semble y croire aujourd'hui (enfin pas plus de 40%). Morte d'electro-ancéphalogramme plat, d'absence d'idées alternatives au libéralisme du marché.

Paix à son âme.

Et préparons-nous pour sons successeur : l'Etat Sécuritaire. 

Remplissages

Ce week end, les présidents Sarko et Obama ont pris un chouette bain de foule à Caen.

Comme une plongée dans le commun des mortels heureux de toucher du doigt les grands de ce monde.

Sympa, non ?

Sauf qu'en y regardant bien, il semblerait que le "commun des mortels" avait été trié sur le volet.

Il fallait être propre sur soi, gentil, et accessoirement avoir la carte de l'UMP (sans parler d'une préférence certaine pour le type caucasien cher à E. Besson et B. Hortefeux)...

En guise de bain de foule, on devrait plutôt apppeler ça un remplissage de baignoire de poissons pas trop rouges et pas trop remuants (des fois qu'ils leur prennent l'envie de boustifailler du Président à ces cons de la France d'en bas)...

Et plus tard, les urnes ont été largement remplies par une foule compacte et motivée d'électeurs responsables.

Remplies ?

ben disons un peu moins que par les trois cents encartés sus-cités... du genre 40% de ceux qu'on attendait... Sûrement les plus motivés pour soutenir à fond notre Super Prèz et sa cohorte d'admirateurs...

N'empêche qu'avec ses 28% l'UMP est largement devant tous ses suivants, mais ça pèse guère plus de 11.2% des inscrits...

Tout c'est des chiffres à la cons.

Des histoires qui ne riment à rien.

Pour vous changer les idées, lisez-donc l'excellent roman L'Ange de l'Abîme de l'excellent auteur Pierre Bordage : ça vous montrera que le cauchemar n'est rien par rapport à ce qu'il pourrait devenir...

A trop remplir les têtes des télé-électeurs, et les rues (de fidèles aussi bien que de policiers pour éviter les manifestations), la répression avance à grand pas....