10 août 2011

Panique sa Mère

On vous l'avait dit et pourtant vous n'avez pas voulu nous croire.
Comme des gentils moutons vous êtes restés au bord de l'eau et n'avez pas été vous planquer quelque part ni même dans votre agence bancaire locale pour vider tous vos comptes et en mettre le contenu à l'abri.
Et voilà : c'est la panique à Wall Street et partout dans le monde rutilant et flamboyant de la haute finance et l'économie du troisième millénaire.
C'est la Cata et ça flambe même à la City et dans les rues avoisinantes.

Rassurez-vous : ce ne sont pas les gentils cols blancs traders qui foutent le feu, mais seulement des méchants voyous assoiffés de sang et de pognon qui cassent tout et veulent foutre le souk. Des pauvres. Des pirates. Des inconscients de l'ultra gauche violente.
Rassurez-vous aussi, la police, l'armée et la Fed' ont les choses bien en main. Elles vont d'ailleurs mettre ladite main au panier pour soutenir les bourses flageolantes...
Il n'y a guère de doute que dans quelques temps, les cours vont revenir à leur niveau croustillant et que les joueurs vont ramasser le pactole... pendant que les chômeurs iront plus nombreux rendre visite à Pôle Emploi ou se demander ce qu'est devenu le SAMU Social.
Comment ça je rigole et c'est mal ?
Il faut pas se moquer de ceux qui souffrent ?
Ni pisser sur les cons ?
Ah ben mince alors.

Mais en même temps, les bourses ne servent plus à grand chose ces derniers temps. Pas à ce qu'elles sont sensées être initialement. Des sources de financement pour les entreprises qui veulent se développer, voire démarrer.
Non non : c'est juste un immense terrain de jeu virtuel pour faire tourner de l'argent virtuel lui aussi et rapporter un max à ceux qui se contentent de faire tourner dans la plus grande opacité et liberté. Une arène sans foi ni loi que celle du plus fort et du plus impitoyable à spéculer sur tout et n'importe quoi.
J'exagère à peine.
N'empêche que le grand jeu du "même pas peur" est en passe de faire s'écrouler ce joyeux château de cartes et que ça ne me dérange pas.
Et dans leur immense intelligence, y en a même qui disent que c'est la fautes des politiques qui ont pas su résister à la chanson lancinante des groupes de pression...
Sans rire ?...

Vous allez dire que des pauuuuuvres investisseurs vont en souffrir et sauter, mais j'y crois plus.
Les capitalistes du troisième millénaire assument parfaitement leurs risques et leurs pertes : dès que la banque est sur le point de sauter, elle appelle à l'aide l'état et lui demande (gentiment mais fermement) de lui prêter de quoi tenir jusqu'à la prochaine prime-bonus-cadeau. Sans aucune promesse de réparer le mal ni encore moins d'éviter que ça se reproduise à l'avenir. Faut pas déconner.
Si si.

Mais si c'est les états qui déconnent eux, là c'est pas du tout la même chanson : on les note, on les engueule, on exige d'eux qu'ils se coltinent enfin des réformes dignes de ce noms et limitent leur train de vie de sénateur, voire de fonctionnaires surchargés de privilèges dignes d'un autre temps.

Il y a l'Islande à la rigueur. Mais on n'en parle pas. Parce que ça foutrait le désordre et risquerait de donner de bien mauvaises idées au monde. L'Islande où le mauvais peuple a voté. Au Référendum "voulez-vous bien filer votre pognon pour renflouer les banques anglaises qui ont fait n'importe quoi chez nous et sont à la ramasse ?", les islandais ont juste dit "Fume".
Et c'est marre.
Pas de troisième guerre mondiale, pas d'annexion de l'ile par le FMI, pas de plans de rigueur drastiques qui ne servent à rien.
Juste un volcan qui a toussé.
Mais la Banque Mondiale n'est pas sûre que cela soit corrélé avec ceci...

Pourquoi ça me fait marrer cette apocalyptique semaine qui fait sortir nos moutons dirigeants de leurs villégiatures dorées comme les loups apeurés du bois ?

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