25 mars 2009

De toute façon ils peuvent rien...

"C'est vrai, quoi : à quoi bon manifester puisque le gouvernement peut pas faire grand' chose... Et de toutes façons, en temps de crise, faut se serrer les coudes : pas tirer sur l'ambulance"

Extrait d'une conversation édifiante qui a été coupée par une manif (en clair un peu avant le 19 mars et un peu après...)

Ah ouais ?

Mettons les choses au clair : en appelez à l'unité nationale face à l'adversité, au courage de tous et toutes pour lutter ensemble contre l'ennemi commun, c'est pas forcément faux, mais c'est surtout une belle manipulation des bons sentiments.
C'est bien commode de réclamer un cessez-le feu, un soutien inconditionnel quand ça chie. Mais n'oublions pas que notre gouvernement (dont nombre de ministres et présidents faisaient largement partie des deux gouvernements précédents...) est celui qui nous a foutu dans cette belle merde. Pas tout seul, bien sûr : le monde étant global et le Dogme de l'économie de marché et de la libre concurrence (sensés tout régler dans le meilleur des mondes) admis par tous, la plupart des gouvernements d'Europe, d'Amérique et d'Asie ont foncé à tête baissée dans le même mur...

N'oublions pas que notre Super Prèz en appelait à des Subprimes à la française il y a pas si longtemps... Qu'Il continue à marteler que ce sont Ses Réformes qui permettront à la France de repartir de l'avant dès que la Crise sera passée.

Donc on peut lui dire sans aucun remord : Non Merci.

C'est pas lui planter un poignard dans le dos. Juste lui dire que ses Réformes à la con du temps de la religion de la Croissance et de la libre concurrence, on n'y croit plus.

Qu'en temps de Crise on a aussi le droit de réfléchir et chercher une solution alternative au Dogme. Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis après tout.
Ca c'est dit.

Quant à l'impuissance de notre gouvernement et son omnipotent de Président, oublions ça un instant. Dans l'état actuel des caisses (vides) de l'état et de la loi, certes, ils valent peau de balle. Mais même si c'est la faute à tous les gouvernements qui se sont succédés depuis longtemps, il reste plein de solutions :
  • remplir les caisses en augmentant les impôts (mince ! Il martèle qu'il ne serait pas le Président qui les augmentera... comme pour nous convaincre à l'avance d'oublier ce raisonnement à deux cents de populiste ultra gauchiste rétrograde)
  • remettre en place l'autorisation administrative de licenciement (pour éviter que les méchants capitalistes immorales virent des "casse-toi, pauvre con" alors qu'ils se gavent de Bonus et de Dividendes)... Dommage qu'on vienne juste de ratiboiser le Code du travail...
  • encadrer les prix (à la consommation ou ailleurs) : après tout c'est pas si vieux que ça qu'un gouvernement libéral a libéralisé les prix en France
  • légiférer sur les salaires maxis (on en parle de l'autre côté de l'Atlantique... mais c'est pas Chavez... cherchez un peu)
  • Geler la RGPP et embaucher des agents de l'état pour relancer l'emploi un peu partout (utile à autre chose que la Finance)
  • ....
Pour aider notre Super Prèz impuissant à faire passer la pillule aux patrons (qui ne manqueront pas d'envahir les rues... mais là on verra s'Il compte aussi ceux qui ne se sont pas bougés...), je lui propose même de légiférer de façon provisoire ("en attendant que la crise passe", plutôt qu'en préparant l'après crise qui chante...).
C'est vrai après tout : dès qu'il y a un pet de travers dans notre beau pays, Nico sort une loi... Pourquoi devrait il maintenant se priver de ce petit plaisir sain ?...

En attendant, maintenons notre droit à sortir dans la rue pour réclamer un monde plus juste et plus équitable: il est aussi notre président à nous après tout (entre autres).

Toulouse, 19 mars 2009

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