24 mars 2009

A quoi ça sert ?


Toulouse, 19 Mars 2009

En réponse (tardive) à un ami qui me demandait ingénument à quoi ça rime de faire une seule journée de grève et de manif' le 19 mars :

Expliquer à son patron qu'on va pas bosser pendant toute une journée et donc pas recevoir la paie attachée à cette journée, ça sert pas à grand' chose en fin de compte :
  • A lui communiquer le fait qu'on est pas d'accord avec une de ses décisions
  • A lui montrer qu'on est près à perdre du pouvoir d'achat (dont on nous rabat les oreilles depuis tant de mois !) au nom de quelque chose de plus vaste et plus noble que la feuille de paie du mois
  • A lui faire comprendre qu'on pourrait éventuellement discuter un peu mieux... ou durcir le ton si son autisme chronique perdure
Parce qu'il ne faut surtout pas oublier que si se mettre en grève ne sert pas à grand'chose, ne pas s'y mettre sert encore plus... à accorder un blanc-sein à notre patron bien aimé. Dans le genre du "qui ne dit mot consent"... nos dirigeants si prompts à rechercher une plus value immédiate et un rendement proche des 15% à redistribuer illico aux actionnaires (au besoin au détriment de l'avenir de l'entreprise et de ses salariés du fond de la soute), prendront le silence des salariés comme une bénédiction à continuer leur oeuvre de destruction massive.

Parce que tant que personne ne leur explique clairement son désaccord, il n'y a pas de raison que ces gens si compétents et si grassement payés ne changent un iota à leur management dogmatique à la sauce Medef.

Et l'explication s'applique aussi à la manif qui elle serait plus adressée à notre gouvernement de sourds aveugles et pas muets.

Demain, je me propose de m'étendre sur le peu de marges de manoeuvres qu'a ce pauvre gouvernement face à la Crise Moooondiaaaale...


2 commentaires:

Anonyme a dit…

Apparemment ça sert à se faire traiter d'irresponsables par Sarko (c'est ce qu'il vient de sous-entendre ce soir).

Pour Sarko, c'est surtout une démonstration d'impudeur.

Pas sûr qu'il ait trouvé les bons mots, non ?

The Crazy Baron Rouge a dit…

ô M'sieur Sage, c'est tellement vrai : c'est être irresponsable que de refuser le fatalisme de la real-politik qui nous a conduit si bas, de croire en un idéal qui ne rime pas avec profits, pognons et dividende, que de lire des vrais livres plutôt que Voici et s'éteindre le neurone face à l'écran de Coca Cola...

Et pourquoi pas se syndiquer dans un syndicat d'ultra-gauchistes irresponsables pendant que t'y es ?!

Venant de sa part, ce petit-gros-mot (dont il abuse si je peux me permettre) en devient un compliment.

Faisons lui confiance : s'il ne trouve pas les bons mots, il trouvera la bonne réponse répressive.

FORZA !!!
et PACE....