19 déc. 2008

C'est LA CRISE, ma pauvre Dame !

Et oui : tout fout l'camp.
La Crise a débarqué dans nos campagnes, avec ses cohortes de ses féroces soldats qui mettent à mal nos usines et nos compagnes...

La fin du monde je vous dis.

D'abord cette horreur financière qui s'est répandue sur le monde comme la misère sur le bon peuple indolent et affamé.
Puis nos fleurons de l'Industrie et même du Bâtiment que nous croyions à l'abri derrière le même mur qui nous avait jadis protégé du Nuage de Tchernobyl (encore un coup de ces rouges de russes sans doute !).
Et maintenant la France (qui s'est vaillamment défendue, il faut bien le dire) est jonchée d'usines partout frappée par le malheur, balayées par l'adversité... Pauvre France. Heu... disons plutôt pauvres cons que nous sommes de croire que la Crise du système financier s'est ainsi propagée à l'économie réelle.
Un petit rappel historique s'impose avant de sombrer dans l'hystérie :
  • Janvier 2007 : le Baril de Pétrole s'échange à New York autour de 60 $. Tout va bien.
  • Août 2007 : une complexe histoire de subprimes perturbe un temps seulement le monde de la finance. Tout va bien : les Banques Centrales sont intervenues, bénies soient elles, et l'incendie est circonscrit aux marchés financiers US seuls. Ouf !
  • Juillet 2008 : le Baril frôle les 150 $. C'est à cause de ces salauds de chinois et d'indiens qui veulent tout faire comme nous et ont décidé de devenir les premiers pollueurs de la planète. Y a rien à faire pour faire baisser ce prix, ma pauvre dame.
  • Août 2008 : même si le dollar reste faible par rapport à l'Euro, les français (qui sont pingres et accros à leur foutu "pouvoir d'achat") limitent leur mode de déplacement et la consommation de carburant baisse de 12 % par rapport à 2007.
  • Septembre 2008 : la Crise des Subprimes balaie tout sur son passage et le monde financier s'envoie en l'air. A part Lehman Brother et quelques calamiteuses banques d'affaires qui le méritaient bien, l'Economie Réelle ne sera pas touchée (promis, juré, craché).
  • Décembre 2008 : en dépit des chinois qui sont toujours aussi nombreux et pas encore tous touchés par la CRISE, le Baril est à 40 $. Allez comprendre pourquoi puisqu'on vous a dit et répété, bandes de connauds de gauchistes, qu'il n'y avait pas de spéculation sur lé Pétrole, le Blé, le Riz, le Lait et autres produits de première importance ?
  • Décembre 2008 : on a une mauvaise nouvelle pour vous, les gars. La CRISE financière a touché la vraie économie. Et il faut que les usines de Renault, de Valéo et autres bouseux de l'industrie automobile ferment ou passent en chômage partiel (ça a commencé en octobre mais à doses homéopathiques pour qu'on s'y habitue...). C'est mieux pour les vrais travailleurs qui doivent encore toucher un vrai salaire, mais de plus en plus faible (en même temps, qu'ils se plaignent pas : l'essence est vachement moins chère à la pompe !). Mais rassurez-vous : il sera distribué un dividende à nos chers actionnaires qui ont beaucoup souffert pendant la Crise des Subprimes.
  • Décembre 2008 : les français ont rien compris. Alors qu'on leur dit qu'ils peuvent consommer et que l'Etat va déverser des milliards dans les banques, l'industrie automobile et le bâtiment (milliards qu'il ne voulait pas mettre dans la Poste ou les hôpitaux auparavant), la consommation de carburant (pour le voitures et le chauffage cette fois) baisse encore de 12 %.
En clair c'est uniquement à cause de la Crise que nos industries de pointes (Renault, Valéo & Co qui n'ont fait de la recherche et développement que du dividende depuis des années...) licencient ou stoppent le travail. Pas du tout parce que les Français (qui sont moins cons qu'on veut bien le croire) ont enfin compris qu'il était temps de changer de mode de vie. De moins faire marcher la voiture pour que la planète parte moins vite à la dérive (ainsi que leur portefeuille). C'est le comportement des citoyens-consommateurs qui a enfin évolué... mais pas celui des décideurs et des actionnaires !

En résumé, elle a bon dos la CRISE. Pour justifier un nettoyage par le vide et des dégraissages par centaines des emplois en France. Dans un même temps Renault, Valéo et les autres mettent des salariés au chômage partiel, réclament de l'aide de l'Etat... et ne sont absolument pas sûrs de ne pas distribuer des Dividendes. Etonnant, non ?...

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